Le pluriel long en -ov- / -ev- des substantifs masculins monosyllabiques en croate et en serbe

 

On trouve en croate et en serbe un mécanisme de « pluriel long » par l’ajout de l’infixe -ov- / -ev- entre la racine et la désinence pour les substantifs masculins monosyllabiques terminés par une consonne. L’infixe en -ov- suit une consonne dure tandis que l’infixe en -ev- suit une consonne molle (ou molle à l’origine).

Cette logique existe également dans les autres langues slaves du sud pour le pluriel (et le duel en slovène, unique langue slave du sud l’ayant conservé) et vaut dans ces langues, hors slovène, pour la majorité des substantifs monosyllabiques masculins terminés par une consonne. Cela vaut donc tant pour le croate et le serbe que pour le bulgare et le macédonien. En dehors du slovène, qui n’utilise que l’infixe -ov-, on trouve dans ces langues un infixe -ev- pour les substantifs masculins monosyllabiques terminés par une consonne molle ou à l’origine molle, ou uniquement après й (j) en bulgare. Ce pluriel long pour ce type de substantifs masculins monosyllabiques et consonantiques est donc une spécificité des langues slaves du sud sous cette forme et dans cette ampleur, ce qui n’exclut pas le fait que des phénomènes proches existent dans d’autres langues slaves, telles que le slovaque (ns.sg. syn (fils) > n.pl. synovia, n.sg. otec (père) > n.pl. otcovia) ou en russe, (n.sg. сын syn (fils) > n.pl. сыновья synov´ja, n.sg. кум kum (parrain) > n.pl. кумовья kumov´ja).

Ces infixes sont issus de résidus de la disparition du modèle de déclinaison des substantifs à thème en -u, qui, à l’époque du vieux-slave, ne concernait plus qu’un petit nombre de substantifs masculins et était déjà en cours de dislocation. Dans l’évolution des langues slaves, les désinences des substantifs à thème en -u se sont mélangées à celles des substantifs à thème en -o et les conséquences de ces mélanges, bien que divergentes d’une langue slave à l’autre, se retrouvent souvent aux mêmes endroits : génitif pluriel en -ov (ou évolution de ce -ov, comme le -ů tchèque, hors cas particulier du croate et du serbe qui font leur génitif pluriel en -a), génitif singulier en -u dans certaines langues pour certains substantifs masculins, ou encore parfois des formes de datif singulier exploitant cet infixe en -ov- ne sont que quelques exemples des résultats potentiellement obtenus dans les langues slaves. En serbe et en croate, en dehors de ces pluriels longs en -ov / -ev, ces résidus de déclinaison des substantifs à thème en -u sont rares.

 

Comme nous l’avons dit, ce pluriel en -ov- / -ev- du croate et du serbe vaut pour la majorité des substantifs monosyllabiques, il est donc pertinent de commencer par une liste des exceptions (pluriel en -i):

Notons que les substantifs masculins monosyllabiques désignant des nationalités (Grk, Rus), ne sont jamais longs dans les langues slaves du sud au pluriel.

Aux exceptions, nous pouvons ajouter le substantif « brat » (frère) qui fait son pluriel en « braća » et se décline selon un modèle féminin singulier en a au pluriel.

Certains substantifs plurisyllabiques possèdent deux formes de pluriel, en -i et en -ovi:

 

Les substantifs monosyllabiques en -k peuvent généralement donner lieu à deux possibilités de pluriel :

 

Les autres substantifs masculins monosyllabiques du croate et du serbe ont un pluriel en -ovi ou -evi. En voici une liste non exhaustive. Les substantifs de ce tableau sont pour la majorité communs au serbe et au croate, les quelques différences sont indiquées dans la colonne SR pour serbe, et HR pour croate.

Ces différences peuvent se situer au niveau phonologique :

        • La plupart d’entre eux sont des mots possédant la séquence -ije- ou -je- dans la racine en croate, et dont les équivalents sont en -e- en serbe,
        • Certains des substantifs se terminant par -ol en croate se terminent par -o en serbe au nominatif singulier, le -l final étant tombé.

Les différences peuvent aussi se situer au niveau du sens. Dans ce cas-là, c’est dans la colonne traduction que la différence est marquée.

Nous associons à chaque substantif de la liste une lettre majuscule A, B, C, D, ainsi que, parfois, une lettre minuscule (a, b), qui renvoient à des notes de bas de tableau.

Certaines variantes en -i existent et sont indiquées, mais sont soit littéraires, soit archaïques.

Nom.sg.

Nom . pl.

traduction

note

SR

HR

SR

HR

SR

HR

 

bes

bijes

besovi

bjesovi

colère, rage

A

bik

bikovi

taureau

A

bog

bogovi / bozi

dieu

A

brak

brakovi

mariage

A

breg

brijeg

bregovi / brijezi

berge

Aa

brod

brodovi

navire

A

cvet

cvijet

cvetovi

cvjetovi

fleur

Ab

čas

časovi

heure, moment

moment

A

dar

darovi / dari

don

A

dom

domovi

domicile

A

drug

drugovi

camarade

A

dvor

dvorovi /dvori

cour

A

džep

džepovi

poche

A

film

filmovi

film

A

glas

glasovi / glasi

voix

A

grad

gradovi

ville

A

grb

grbovi

blason

A

greh

grijeh

grehovi / gresi

grijehovi / grijesi

péché

A

grob

grobovi

tombe

A

grom

gromovi

tonnerre

A

hrast

hrastovi

chêne

A

klas

klasovi

épi

Ab

kum

kumovi

parrain

A

led

ledovi

glace

A

lek

lijek

lekovi

lijekovi

médicament

A

les 

lijes

lesovi

lijesovi

ljesovi

cercueil

A

mraz

mrazovi

froid, gelée

A

plod

plodovi

fruit

A

pop

popovi

pope, prêtre

A

prut

prutovi

tige

Ab

pust

pustovi

carnaval

A

rak

rakovi

écrevisse

A

red

redovi

ordre

A

sin

sinovi

fils

A

skot

skotovi

animal domestique

A

sneg

snijeg

snegovi

snjegovi / snijezi

neige

A

stan

stanovi

appartement

A

sto

stol

stolovi

table

A

strah

strahovi

peur

A

svet

svijet

svetovi

svjetovi

monde

A

šef

šefovi

chef

A

top

topovi

canon

A

trn

trnovi

épine

Ab

trup

trupovi

torse

A

um

umovi

raison

A

vek

vijek

vekovi

vijekovi / vijeci

siècle

âge

A

vlak

vlakovi

train

A

vo

vol

volovi

bœuf

A

voz

vozovi

train

wagon, voiture

A

vrag

vragovi / vrazi

démon

A

vrh

vrhovi / vrsi

sommet

A

boj

bojevi / boji

bataille

B

broj

brojevi

nombre

B

car

carevi

empereur

B

čaj

čajevi

thé

B

grč

grčevi

crampe

B

jež

ježevi

hérisson

B

ključ

ključevi

clé

B

koš

koševi

panier

B

kraj

krajevi

fin

B

kralj

kraljevi

roi

B

miš

miševi

souris

B

muž

muževi

mari

B

noj

nojevi

autruche

B

nož

noževi

couteau

B

put

putevi (putovi) / puti

chemin

B

sloj

slojevi

couche

B

stric

stričevi

oncle

B

vic

vicevi

histoire drôle

B

zec

zečevi

lièvre

B

zmaj

zmajevi

dragon

B

knez

knezovi / kneževi

prince

C

kurs

kursovi / kursevi

cours

C

mlaz

mlazovi / mlazevi

jet

C

mraz

mrazovi / mrazevi

gel

C

nos

nosovi / nosevi

nez

C

plus

plusovi / plusevi

plus

C

pojas

pojasovi / pojasevi

ceinture

C

mozak

mozgovi

cerveau

D

orao

orlovi

aigle

D

pljusak

pljuskovi

averse

D

posao

poslovi

travail

D

ručak

ručkovi

déjeuner

D

točak

točkovi

roue

Da

vetar

vjetar

vetrovi

vjetrovi

vent

D

 


 

Notes:

A (Aa, Ab)  Ces substantifs terminés au nominatif singulier par une consonne dure ont un pluriel long en -ovi.

Aa  Contrairement aux autres substantif comprenant dans leur racine au singulier la séquence vocalique -ije en croate et -e- en serbe, ce substantif ne possède qu’une forme en -e- au pluriel, en croate comme en serbe (sg. HR : brijeg, SR : breg – pl. bregovi).

Ab  Ces substantifs possèdent à côté de leur forme plurielle en -ovi une variante sous la forme de substantif collectif neutre singulier en –(j)e (sg. klas, pl. klasovi, n. coll. : klasje).

B   Ces substantifs terminés au nominatif singulier par une consonne molle (ou à l’origine molle), prend un pluriel long en -evi, et les éventuelles palatalisations s’appliquent : stric > stričevi.

C   Ces substantifs terminés par une sifflante au nominatif singulier (-s ou -z) ont à l’origine un pluriel en -ovi, mais ont de plus en plus tendance à être mis au pluriel avec des formes en -evi, ce qui crée des doublets. Les éventuelles palatalisations s’appliquent avec les pluriels en -evi: knez > kneževi.

D (Da)   Ces substantifs sont plurisyllabiques au nominatif singulier mais ont un -a mobile, ce qui rend leur racine monosyllabique au pluriel.

Da   Le mot pour « roue » en croate est « kotač » et ne possède pas de pluriel long.

 

 


 

Bibliographie:

Vanda Babič, 2014. Učbenik stare cerkvene slovanščine. Ljubljana: Filozofska fakulteta.

Jozef Bartoš et Joseph Gagnaire, 1972. Grammaire de la langue slovaque. Bratislava, Paris: Matica slovenska, Institut d’études slaves.

Jack Feuillet, 1996. Grammaire synchronique du Bulgare. Paris : Institut d’études slaves.

Jordanka Foulon-Hristova, 1998. Grammaire pratique du macédonien. Paris : L’asiathèque.

Paul Garde, 2016. Grammaire russe, 1. Phonologie et morphologie. Paris : Institut d’études slaves

Paul-Louis Thomas, Vladimir Osipov, 2012. Grammaire du bosniaque, croate, monténégrin, serbe. Paris : Institut d’études slaves.

Peter Herrity, 2016 : Slovene, a comprehensive Grammar. Londres : Routledge.

Grégoire Labbé, 2018: Fondements linguistiques et didactiques de l’intercompréhension slave: le cas des langues slaves de l’ouest et du sud-ouest. Thèse de doctorat, dir. Patrice Pognan, Thomas Szende. Paris: INALCO.

Radoslav Večerka, 2006. Staroslověnština v kontextu slovanských jazyků. Olomouc, Praha : Univerzita Palackého v Olomouci, Nakladatelství Euroslavica.

 

Sitographie :

Korpus IMP (starejša besedila) <https://www.clarin.si/noske/run.cgi/corp_info?corpname=imp&struct_attr_stats=1&subcorpora=1>

Wiktionary :

<https://en.wiktionary.org/wiki/>

La yodisation du “r” en slovène

 

Par mouillure, dans l’évolution du proto-slave, on entend l’action d’une voyelle prépalatale sur la consonne qui la précède. Par yodisation, on entendra l’effet du yod sur la consonne qui le précède. Les effets des deux phénomènes peuvent être parfois difficile à différencier, même si les différences existent. Le cas de la yodisation et de la mouillure du r en haut-sorabe, tchèque, slovène et croate est particulièrement parlant.

 

 

En slovène, un r peut encore être yodisé, mais pas mouillé, tandis que le croate a fait l’inverse. Le tchèque ne différencie plus les deux phénomènes, tandis que le sorabe conserve dans son orthographe l’origine précise du son [rj].

Pour les substantifs masculins se terminant par -r, deux options se présentent :

          1. Certains de ces substantifs se déclinent « normalement », la désinence s’ajoutant à la fin du mot. Dans ce cas, si besoin, les mécanismes de chute et d’insertion de la voyelle intercalaire s’appliquent.
          2. De nombreux substantifs masculins en -r se déclinent de façon molle, suite à cette yodisation, en procédant à l’ajout d’un -j- entre le r et la désinence.

 

-r ajout de “j” sans “j”
-ar

suffixe -ar (généralement des métiers)

  -ar n’est pas un suffixe  

ribar-ja

slaščičar-ja

zidar-ja

poissonnier

pâtissier

maçon

bar-a

barbar-a

dar-u/a

kalamar-a

požar-a

singular-a

udar-a

bar

barbare

don

calamar

incendie

singulier

coup
-er

substantifs d’origine étrangère avec suffixe en -er

 

substantifs d’origine étrangère avec suffixe en -ier

 

dekorater-ja

operater-ja

amater-ja

frizer-ja

kancler-ja

hamburger-ja

remorker-ja

bojler-ja

buldožer-ja

décorateur

opérateur

amateur

coiffeur

chancelier

hamburger

remorqueur

chauffe-eau

buldozer

romancier-a

premier-a

rentier-a

interier-a

romancier

premier ministre

rentier

intérieur

 

 

-er n’est pas un suffixe

 

 

 

sever-a

večer-a

biser-a

primer-a

toplomer -a

nord

soir

perle

exemple

thermomètre

 

 

-er n’est pas un suffixe et -e- est intercalaire

 

 

 

center-tra

steber-bra

september-bra

kilometer-tra

koriander-dra

poper-pra

tiger-gra

veter-tra

centre

colonne

septembre

kilomètre

coriandre

poivre

tigre

vent

-ir

netopir-ja

krompir-ja

chauve-souris

pomme de terre

 

 

-ir dans mot étranger

 

-ir dans mot autochtone (sauf netopir et krompir)

 

barbir-ja

oficir-ja

inženir-ja

pionir-ja

papir-ja

fakir-ja

vizir-ja

kefir-ja

gejzir-ja

menhir-ja

barbier

officier

ingénieur

pionnier

papier

fakir

vizir

kéfir

geyzer

menhir

sir-a

mir-u/a

tir-a

izvir-a

prepir-a

okvir

obzir -a

fromage

paix

quai

source

querelle

cadre, châssis

attention

 -or
 
 

sladkor-ja

marmor-ja

humor-ja

sucre

marbre

humour

 

 

-or dans mot étranger

 

-or dans mot autochtone (sauf sladkor, marmor et humor)

 

ambasador-ja

tenor-ja

profesor-ja

revizor-ja

koridor-ja

semafor-ja

radiator-ja

regulator-ja

ambassadeur

ténor

professeur

contrôleur

corridor

feu de circulation

radiateur

régulateur

bor-a

zbor-a

tabor-a

pribor-a

odmor

umor-a

por-a

zapor-a

napor-a

šotor-a

javor-a

dvor-a

govor-a

razgovor-a

dogovor-a

obzor-a

nadzor-a

pin

assemblée

camp

couverts

repos

meurtre

poireau

prison

effort

tente

érable

cour

discours

conversation

entente

horizon

surveillance

 -ur

trubadur-ja

tambur-ja

troubadour

tambourin

futur-a

žur-a

futur

fête

-Cr

 

 

žanr-a

genre

Le pluriel long en -ov des substantifs masculins en slovène

 

Il existe en slovène un mécanisme de « pluriel long » par l’ajout de l’infixe -ov entre la racine et la désinence pour certains substantifs masculins monosyllabiques.

Ce phénomène existe également en croate et en serbe et vaut pour la majorité des substantifs monosyllabiques. En slovène, l’ajout au pluriel de cet infixe -ov / -ev semble être plutôt relié à la grammaire historique. Les substantifs ayant à l’origine un thème en -u sont plus susceptibles d’avoir ce pluriel long. De plus, la plupart des substantifs masculins ayant ce pluriel long disposent de deux désinences possibles au génitif singulier. Il s’agit de la désinence -a, désinence la plus répandue pour le génitif singulier des substantifs masculins et neutres en slovène, ainsi que de la désinence -u, qui tient également son origine dans la déclinaison des substantifs de thème en -u.

 

 

 

Nom sg.

Gen sg.

Nom pl.

français

génitif en -u/-a

pluriel « normal (-i) » ou inexistant

 

hlad (jenom sg.)

glad (jenom sg.)

led

med (jenom sg.)

mir

pot

sram (jenom sg.)

hladu/a

medu/a

ledu/a

medu/a

miru/a

potu/a

sramu/a

 

ledi

miri

poti

 

 

froid

faim

glace

miel

paix

sueur

honte

 

 

génitif en -u/-a

et pluriel en  -ov-i

 

cvet

dar

god

glas

grad

jez

most

nos

pas

plaz

sad

sin

smrad

stan

strah

tat

val

zid

 

cvetu/a

daru/a

godu/a

glasu/a

gradu/a

jezu/a

mostu/a

nosu/a

pasu/a

plazu/a

sadu/a

sinu/a

smradu/a

stanu/a

strahu/a

tatu/a

valu/a

zidu/a

 

cvetovi

darovi

godovi

glasi/ovi

gradovi

jezovi

mostovi

nosovi

pasovi

plazi/ovi

sadovi

sinovi

smradovi

stanovi

strahovi

tatovi

vali/ovi

zidovi

 

fleur

don

fête

voix

château

digue

pont

nez

ceinture

avalanche

fruit

fils

mauvaise odeur

habitation

peur

voleur

vague

mur

 

génitif en -a

et pluriel en -ov-i

 

bog

dom

gozd

kres

sok

svet

veter

voz

vrh

vrt

 

boga

doma

gozda

kresa

soka

sveta

vetra

voza

vrha

vrta

 

bogovi

domovi

gozdi/ovi

kresi/ovi

sokovi

sveti/ovi

vetrovi

vozje/ovi

vrhi/ovi

vrtovi

 

dieu

foyer / domicile

forêt

solstice

jus

monde

vent

voiture

sommet

jardin

 

Jennifer Berlet Noël

 

Jennifer Berlet Noel a à la fois la double nationalité et la double culture anglaise / française.  Née de parents français et élevée en pays anglophone, elle a toujours côtoyé les deux langues et les deux cultures.

Diplômée d’universités anglaise (BSc. Bacteriology and Genetics) et françaises (Maître-ès-Sciences en Physiologie Animale, Maîtrise d’Anglais), elle a obtenu en fin d’études universitaires un doctorat en traitement automatique des langues, ayant pour thème « l’analyse morphologique de l’anglais ».

Elle a par la suite travaillé dans de nombreux domaines, à des fonctions diverses, mais toujours ayant comme pivot central l’anglais. C’est ainsi qu’elle a assumé des fonctions de documentaliste, de traducteur, de professeur d’anglais à des adultes et chargée de cours à l’université et de linguiste informaticienne en entreprise.

Jennifer revient vers l’enseignement de l’anglais en s’appuyant sur ses connaissances en linguistique acquises au cours de sa vie professionnelle et en s’évertuant à les enrichir.  L’anglais est une langue que tout le monde ou presque a entendu ou lu et a, de ce fait, peut‑être perdu de son mystère et de son attrait.  Jennifer aimerait participer à lui rendre la part de beauté et de magie qui lui revient.

substantifs féminins polonais en -ła: génitif pluriel

 

Ces substantifs sont terminés en voyelle “a” et sont donc des substantifs avec une forme de génitif pluriel “zéro”, voir: https://linguotheque.huma-num.fr/genitif-pluriel-des-substantifs-feminins-en-polonais/, paragraphes I.3. Terminaisons du génitif pluriel et II.1. Type vocalique dur: désinence zéro.

 

I.  Le génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -Vła

Les substantifs terminés en -voyelle-ła ont un génitif pluriel simple obtenu par suppression de la désinence “a”.  Ceci est vrai pour toutes voyelles devant “-ła” (aąeęióuy), sauf pour “o” qui présente une situation particulière, voir l’exposé d’Izabella Thomas au paragraphe I. 4. 1.  o / ó à l’adresse https://linguotheque.huma-num.fr/genitif-pluriel-des-substantifs-feminins-en-polonais/. La transformation de “o” en “ó” n’est pas régulière et les conditions permettant cette mutation ne sont pas claires.

Pour la génération automatique du génitif pluriel, nous devons traiter d’abord les substantifs pour lesquels il y a transformation de “o” en “ó”, en essayant de trouver des règles, puis les mots où “o” ne change pas et enfin les autres voyelles avec une formation régulière.

 

I.1.  La voyelle “o”

J’ai considéré a priori que la transformation de “o” en “ó” était la règle générale. Le programme considère donc comme situation d’exception les mots pour lesquels la transformation n’a pas lieu.

I.1.1.  Maintien de “o” au génitif pluriel

Les mots epistoła (épître) : epistoł, gramoła (moule, lambin) : gramoł, gryzmoła (gribouilleur) : gryzmoł et śniegoła (boule de neige) : śniegoł suivent en fait la règle générale du génitif pluriel sans désinence et sans alternance.

I.1.2.  Mots ayant les deux formes

Les mots oskoła (sève) et pierdoła (connerie, vieux gâteux) prennent les deux formes: avec transformation et sans : oskół / oskoł et pierdół / pierdoł .

I.1.3.  “o” suivant m, n ou w mouillés

Les suites mi-o-ła, ni-o-ła ou wi-o-ła ne permettent pas la transformation de “o” en “ó”, par exemple jemioła (gui) qui fait jemioł ou żywioła (animal domestique) qui donne żywioł.

I.1.4.  nasale dans la syllabe précédente

Dans le cadre étroit des substantifs en -ła, j’ai pu observer que la présence d’une nasale dans la première syllabe était liée à la non-transformation du “o” comme dans rzępoła (violonneuse) qui donne rzępoł. L’idée d’une espèce d’harmonie vocalique est flatteuse, mais n’est, pour le moment, qu’une pure hypothèse qui se révèlera peut-être fausse par la suite.

I.1.5.  génitif pluriel avec l’alternance “o” / “ó”

Les substantifs féminins terminés en -oła qui ne sont pas concernés par les 4 séries d’exception font leur génitif pluriel avec une désinence zéro et une alternance “o” / “ó”. En voici quelques exemples:

        • smoła (goudron): smół,
        • stodoła (grange): stodół,
        • szkoła (école): szkół.

 

I.2. Les autres voyelles: flexion régulière

Toutes les autre voyelles (aąeęióuy) devant -ła ont une formation du génitif pluriel régulière avec juste une désinence zéro. Voici quelques exemples:

        • skała (roche,rocher) : skał
        • mogiła (tombe, fosse) : mogił
        • kopuła (coupole, dôme) : kopuł
        • żyła (veine) : żył

 

Le schéma ci-dessous présente le mode de flexion du génitif pluriel pour les substantifs féminins terminés en -voyelle-ła:

Figure 1: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -voyelle-ła

 

 

II.  Le génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -Cła

La flexion du génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -consonne-ła est aussi concernée par “la disparition et la vocalisation des jers” à l’adresse https://linguotheque.huma-num.fr/disparition-et-vocalisation-des-jers/ (page de grammaire historique tchèque en cours de réalisation).

Ici, comme en tchèque, la voyelle épenthétique est “e”. Elle peut être mouillée ou, plus exactement, porter la marque graphique de la mouillure de la consonne précédente. Le tchèque possède une forme diacritée d’un “e” mouillé, à savoir “ě” contrairement au polonais qui sera obligé de marquer la mouillure par la préfixation de “e” par “i”: “ie”.

Le groupe des substantifs féminins terminés en -consonne-ła est suffisamment réduit pour que l’on puisse en donner une vue globale. On trouvera ci-dessous l’inventaire de ces substantifs. La première colonne est la liste de ces substantifs au nominatif singulier, la seconde celle du génitif pluriel. Cet inventaire provient, après plusieurs traitements informatiques, du dictionnaire Polimorf accessible publiquement à l’adresse http://zil.ipipan.waw.pl/PoliMorf. La troisième colonne est produite par les 3 lignes de programme en Python. Cela permet de vérifier la calculabilité des formes avant la réalisation d’exercices correspondants, ce qui a été fait pour l’ensemble des exercices en polonais. Le programme correspond à l’algorithmique présenté plus bas.

 

Figure 2: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -consonne-ła : liste et génération

 

La génération des génitifs pluriels se fait en 3 étapes:

        • le premier élément est une exception au fonctionnement de la vocalisation d’un jer de rang pair. Il concerne le mot żymła (petit pain ovale en Silésie. Ailleurs, ce serait bułka) qui a un génitif pluriel sans vocalisation: żymł.
        • la suite concerne des mots qui fonctionnent normalement avec une voyelle épenthétique.
            • mais il faut prendre en compte d’abord les substantifs terminés en -gła et -kła qui ont une forme mouillée en -gieł et -kieł, par exemple igła (aiguille) qui fait igieł au génitif pluriel
            • sinon, nous traitons des formes régulières avec “e” en voyelle épenthétique: perła (perle) pereł.

On trouvera ci-dessous une représentation graphique:

 

Figure 3: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -consonne-ła

Réécriture de la syllabe coréenne en carré

 

 

I.  Algorithme

La recomposition d’une syllabe coréenne en forme de carré (pour être compatible avec les caractères chinois) répond à un algorithme simple que l’on peut décrire de la sorte:  

      • 1.  la voyelle, support syllabique, est verticale ou horizontale?
      • 2.  la voyelle est précédée d’une consonne (simple ou géminée) ou non?
      • 3.  la voyelle a.  n’est pas suivie d’une consonne = situation 2.  ou b.  est suivie d’une consonne ou c.  est suivie de deux consonnes.

 

II.  Représentation graphique de l’algorithme

 

1.  la voyelle, support syllabique, est verticale ou horizontale?

voyelle verticale voyelle horizontale

2.  la voyelle est précédée d’une consonne (simple ou géminée) ou non?

voyelle verticale initiale  consonne devant voyelle verticale  voyelle horizontale initiale consonne devant voyelle horizontale
Au cas où il n’y a pas de consonne en tête, c’est l’élément “joker” (ㅇ) qui se substitue à l’absence de consonne.
3.1.  la voyelle est suivie d’une consonne
3.2.  la voyelle est suivie de deux  consonnes

Les consonnes coréennes

 

 

L’exposé des consonnes sera plus simple que celui des voyelles. Les consonnes sont moins nombreuses (19 au total).

 

I.  Les consonnes simples

La consonne “” est transcrite ici par “č” (caractère de l’alphabet tchèque souvent utilisé pour les transcriptions)  qui a en français la valeur “tch”.

C’est la consonne “” qui sert de “joker” devant la voyelle de la syllabe lorsqu’il n’y a pas de consonne dans cette position.

 

II.  Les consonnes aspirées

Comme dans le système vocalique (voyelles palatales), on a ici aussi recours au trait supplémentaire. placé au-dessus du caractère, par exemple “ㄱ” (“k”) devient “ㅋ” (“k'”), “ㅈ” (“č”) devient “ㅊ” (“č'”). L’aspiration aurait pu être transcrite aussi par un “h” en exposant: “kh“, … 

 

III.  Les consonnes redoublées

Ces consonnes redoublées (géminées) sont celles qui, au sein de la syllabe, peuvent venir devant la voyelle.

 

IV.  Les consonnes du coréen

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Voici un tableau récapitulatif de l’ensemble des consonnes:

L’inventaire des consonnes est nettement plus simple que celui des voyelles. Pour l’apprentissage, il convient d’apprendre les 10 consonnes de base et de se souvenir de celles qui peuvent être aspirées et de celles qui peuvent être redoublées. La forme du caractère correspondant se déduit naturellement.

substantifs féminins polonais en -ka: génitif pluriel

 

 

Dans les langues slaves, le genre est fortement lié à la forme du substantif. Les masculins sont terminés majoritairement par une consonne, les féminins par une voyelle “a” (“a” et “e” en tchèque), les neutres par une voyelle “o” ou “e”. On trouve cependant un certain pourcentage de formes vocaliques dans les masculins et, à l’inverse, de formes consonantiques dans les féminins.

Nous pourrons donc répartir les substantifs féminins en deux catégories: ceux terminés par consonne et ceux terminés par voyelle. En polonais, il existe très peu de substantifs féminins terminés par “e” (une cinquantaine) et ce sont des mots d’origine étrangère.  Les substantifs féminins vocaliques sont donc terminés en -a. Nous allons étudier ici la forme du génitif pluriel d’un sous-ensemble de féminins vocaliques, numériquement important, ceux terminés en -ka. Voir: https://linguotheque.huma-num.fr/genitif-pluriel-des-substantifs-feminins-en-polonais/, paragraphes I.3. Terminaisons du génitif pluriel et II.1. Type vocalique dur: désinence zéro.

Il existe en effet 10000 substantifs féminins terminés en -ka pour un ensemble de féminins vocaliques d’environ 20000 mots, soit la moitié.

 

Le génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -ka

C’est cet ensemble de substantifs féminins terminés en -ka que nous allons examiner dans le détail.  Les langues slaves (à l’exception du bulgare et du macédonien, devenus isolants) sont des langues flexionnelles externes. Elles portent les marques flexionnelles en fin de mot. Nous examinerons donc les différentes possibilités de flexion à partir de la fin du mot, d’arrière en avant. Nous ferons une première subdivision suivant que le caractère précédant “ka” est une consonne ou une voyelle.

I.  Le génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -Vka

Au niveau algorithmique, les choses sont simples: à partir du moment où “ka” est précédé d’une voyelle, qu’elle soit nasale (ąę) ou orale (aeioóuy), le génitif pluriel s’obtient en retirant la désinence du nominatif singulier, à savoir “a”, SAUF s’il s’agit de l’un de ces deux mots “męka” (tourment, torture) ou “ręka” ( main), où, EN PLUS, la voyelle radicale passe de “ę” à “ą”. Nous obtiendrons ainsi “mąk” et “rąk”.

Les autres substantifs féminins terminés en -ęka ne présentent pas d’alternance de la voyelle radicale. Ainsi, “poręka” (garantie) a-t-il un génitif régulier en “poręk”.

Le schéma ci-dessous présente le mode de flexion du génitif pluriel pour les substantifs féminins terminés en -voyelle-ka:

 

Figure 1: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -voyelle-ka

 

II.  Le génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -Cka

La flexion du génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -consonne-ka est aussi marquée par une désinence vide (dite “désinence zéro”). La liste des consonnes polonaises est la suivante: “bcćdfghjklłmnńpqrsśtvwxzźż”. Au génitif pluriel, les substantifs concernés seront donc terminés par (au moins) 2 consonnes consécutives.

Cette configuration finale est concernée par la loi de Havlík qui apporte un éclairage en se référant à la disparition ou à la vocalisation des jers, éléments vocaliques brefs, suivant leur position dans le mot. Elle explique l’apparition d’une voyelle épenthétique entre les deux consonnes. On pourra se reporter avec profit à la leçon de grammaire historique tchèque “Disparition et vocalisation des jers” à l’adresse https://linguotheque.huma-num.fr/disparition-et-vocalisation-des-jers/ (page en cours de réalisation). Ici, comme en tchèque, la voyelle épenthétique est “e”.

La situation algorithmique est simple, puisque nous n’avons que deux alternatives. Un traitement particulier est provoqué par les consonnes molles avec pour signe diacritique la “kreska”, à savoir “ćńśź”, lorsque l’une d’elles se trouve devant -ka. Le polonais ne possède que deux diacritiques, la kreska (“accent aigu”) et le point suscrit que l’on ne trouve que dans le caractère “ż”, préférant les combinaisons de caractères, par exemple “cz” là où le tchèque possède le caractère diacrité “č”.

Si la consonne précédant -ka n’est pas l’une des 4 consonnes molles ci-dessus, le génitif pluriel se construit sans désinence et avec l’insertion de “e” entre les deux consonnes finales: żyłka (veine) fait “żyłek” au génitif pluriel. C’est la règle générale.

Par contre, si la consonne précédant -ka est l’une des 4 consonnes molles, on conserve la forme de génitif obtenue ci-dessus, mais en plus il y a un traitement de la mouillure représentée par la kreska. Elle passera de la position sur le caractère à une position après le caractère, mais sous forme de “i”. Ce n’est en fait qu’une convention d’écriture. Nous aurons ainsi: dyńka (courge) : dyniek, ośka (essieu) : osiek.

Le schéma ci-dessous illustre la flexion du génitif pluriel pour les substantifs féminins terminés en -consonne-ka:

Figure 2: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -consonne-ka

 

III. Récapitulation

Nous avons présenté la génération du génitif pluriel des substantifs féminins terminés en -ka en deux phases suivant que la terminaison est précédée d’uns consonne ou d’une voyelle. Dans les deux cas, il convient d’examiner un cas particulier avant de générer le cas général. Ce qui marque l’ensemble de la terminaison est l’absence de désinence au génitif pluriel, ce que nous présentons ci-dessous:

Figure 3: le génitif pluriel des substantifs féminins terminés par -ka

 

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