Des deux règles avec changement énoncées précédemment (Cf. https://linguotheque.huma-num.fr/regles-de-transformation-des-suites-consonne-voyelle/) :
la règle 4 qui exprime la transformation de la suite « consonne molle – voyelle dure » est la plus simple et la plus limitée.
I. Implications historiques
La règle 4 explique des transformations historiques intervenues dans la seconde période de l’évolution phonologique du tchèque (entre le 11ème et le 14ème siècle). Il s’agit de :
a. la suite « consonne molle – a » qui devient « consonne molle – ě » (voir https://linguotheque.huma-num.fr/la-transformation-de-a-en-e/) (« ě » devenant par la suite « e », ce qui est expliqué à l’adresse https://linguotheque.huma-num.fr/a-propos-de-la-double-mouillure-de-e/) qui donne p. ex. en tchèque « duše » (âme) qui est « duša » dans les autres langues slaves
et de :
b. la suite « consonne molle – u » qui devient « consonne molle – i » qui explique qu’en tchèque « ľud» soit devenu « lid » (peuple) (voir https://linguotheque.huma-num.fr/la-transformation-de-u-en-i/).
II. Implications actuelles
En tchèque actuel où la seule opposition de mouillure vocalique qui demeure est l’opposition entre « y / ý » et « i / í », cette règle 4 possède encore deux usages intéressants :
a. Mémoriser cette règle sous la forme « consonne molle – y/ý devient consonne molle – i/í » permet d’éviter des fautes de flexion. Même s’il n’y avait pas de modèles particuliers pour la déclinaison des substantifs mous (animés et inanimés), la production de la forme correcte de l’instrumental pluriel serait assurée par l’application de cette règle :
D’une manière générale, il convient d’assurer la correction de sa production écrite en vérifiant que derrière une consonne molle il n’y a pas un « y/ý » (« i » dur).
b. Le non-respect de cette règle donne au mot concerné la valeur d’emprunt, l’application de cette règle étant obligatoire en tchèque.
Ainsi, nos programmes d’analyse automatique de la morphologie tchèque reconnaissent que le mot « cykl » est étranger grâce à la suite « c – y » (consonnemolle – y ») alors que la structure du mot « consonne – voyelle – k – l » peut être parfaitement tchèque.
Des verbes tels que « říci », « péci » ou « téci » produisent un passé masculin en :
ř – e – k – l
p – e – k – l
t – e – k – l
comme:
c – y – k – l