Les désinences nominales

 

Elles sont les désinences du nominatif (singulier et pluriel) des modèles durs de chacun des genres. Nous aurons ainsi une désinence zéro pour le masculin singulier, « a » pour le féminin singulier, « o » pour le neutre singulier et, au pluriel, « i » pour le masculin animé, « y » pour le masculin inanimé et le féminin, « a » pour le neutre.

Cet ensemble fait apparaître deux ambiguïtés :

        • ambiguïté de genre pour « y » : masculin inanimé ou féminin
        • ambiguïté de genre et de nombre pour « a » : féminin singulier ou neutre pluriel

 

 

Ces désinences sont les désinences des participes et des formes courtes d’adjectifs.

On les retrouve par conséquent :

I. dans le passé et le conditionnel des verbes :

les formes de passé et de conditionnel sont des formes composées (les formes simples du passé, imparfait et aoriste, ont disparu depuis longtemps – elles sont demeurées en sorabe) avec le présent du verbe être pour le passé et une forme résiduelle d’imparfait/aoriste pour le conditionnel.

Le lexème verbal du passé est en fait un participe (souvent nommé « participe en -l »), ce qui explique l’usage des désinences nominales :

        • « chtěl jsem » (j’ai souhaité, désiré), « chtěla bys » (tu désirerais [pour une femme]),  « chtělo by » (cela nécessiterait). Il faut noter que l’auxiliaire – élément atone – est toujours en 2ème position en tchèque, 2ème position ne voulant pas nécessairement dire 2ème mot, la 1ère position pouvant être un groupe de mots.

II. dans les participes passés passifs :

Le participe passé passif de « upéci » (cuire au four) fait : « upečen », « upečena », « upečeno », « upečeni », « upečeny ».

Ce point est très important, parce qu’il permet en tchèque une distinction parfaite entre le participe et l’adjectif qui en est dérivé :

        • « upečen » face à « upečený »,
        • « upečena » face à « upečená »,
        • « upečeno » face à « upečené »,
        • « upečeni » face à « upečení » et
        • « upečeny » face à « upečené ».

Il convient de savoir qu’en tchèque les adjectifs dérivés des participes sont toujours des adjectifs durs et les adjectifs dérivés des gérondifs des adjectifs mous.

III. dans les formes courtes d’adjectifs:

Un adjectif tel que « šťastný » (heureux) (les adjectifs terminés en -ný sont susceptibles d’avoir des formes courtes) présente les formes courtes suivantes :

 

Bien que les formes courtes aient un usage direct de plus en plus réduit (elles sont abondantes et productives dans des formes dérivées telles que « na sucho » (à sec) ou « nasucho », « po suchu » ou « posuchu » (à pied sec)), on trouvera encore:

        • « jsem hotov » (je suis prêt), « jsi hotova ?» (tu es prête ?).

L’opposition entre forme courte et forme longue peut être accompagné d’un glissement de sens :

        • « je živ » (il a échappé à la mort) face à « je živý » (il est d’un caractère vivant = turbulent).